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qui paye nécessairement ce triple élément de leur production.

En termes plus simples, si par quelque moyen le travailleur réduit ses frais ou est forcé de les réduire, la part regardée comme bénéfice sera plus grande, soit qu’elle aille tout entière à un maître ou propriétaire, soit qu’une partie reste aux mains du travailleur. Si les frais augmentent, la rente y passe ; il n’y a de surplus, de profit pour personne.

Toutes ces suppositions de causes, toutes ces considérations d’effets sont émises gratuitement, pour la plus grande gloire de la théorie de l’auteur sur la rente, et en dehors de toute étude de la réalité des phénomènes économiques.

Que le travailleur, d’abord, réduise ses frais ou qu’il les augmente, encore une fois cela le regarde et nous importe peu ; l’existence et le chiffre de la rente ne peuvent pas dépendre de la façon plus ou moins exagérée ou restreinte dont le travailleur trouvera bon de se nourrir, de se vêtir, etc., etc. Nous n’admettons à s’inscrire au nombre des résultat» de la production agricole que le salaire. Nous ne nous occupons que de la rente et du salaire ; ni le salaire, ni la rente ne sont déterminés par aucune circonstance de frais de production.

Maintenant, si le travailleur agricole se contente ou est forcé de se contenter d’un moindre salaire, ie propriétaire foncier se contentera d’une moindre rente. Ou bien, si le salaire du travailleur s’élève, la rente du propriétaire s’élèvera du même coup.

On pourrait concevoir cependant qu’en dehors des circonstances indiquées ci-dessus d’une demande