dépense moyenne et d’un travailleur moyen, il est parti d’une hypothèse, non pas essentiellement variable, mais essentiellement insensée, fantastique et impossible. Sa théorie n’existera jamais. Et dans la pratique, où M. Proudhon arrivera-t-il ? À la taxe, comme toujours, à la taxe transcendante. Eh bien ! soit ; je ne me lasserai jamais de repousser l’arbitraire, et de protester contre la pratique autoritaire d’une théorie fausse, absurde, impuissante.
En effet, si le travail est plus demandé, le produit plus offert, la rente baisse et tend à s’éteindre ; tout passe au salaire, il ne reste rien pour la rente. Si au contraire il y a demande des produits et offre du travail, la rente renaît et se multiplie ; le rentier s’engraisse pendant que le travailleur s’étiole.
L’ai-je bien entendu ? C’est M. Proudhon qui met à parler offre et demande pour la première fois de sa vie ! C’est lui qui commence à invoquer les variations des valeurs sur le marché, ni plus ni moins qu’un disciple de l’école économiste, malthusienne, fataliste, aléatoire ! Et ce coût moyen du travail, cet ingénieux coût moyen, qu’en faisons-nous flonc ? Il faut opter : la valeur ne peut pas se mesurer tout à la fois sur le prix de revient et sur le rapport de la demande à l’offre. Les frais de production sont-ils à présent dédaignés, définitivement abandonnés ? En ce cas, encourageons les premiers bégayements économiques de M. Proudhon, en redressant avec complaisance ce qu’ils ont d’inexpérimenté.
Quand la société prospère, c’est-à-dire quand la population est nombreuse riche, quand la somme des