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Chassons donc de la phrase de M. Proudhon les mots de profit et de bénéfice. Expulsons-en également les immeubles dont la présence ici me fait rougir pour l’ignorance de mon adversaire. Ces premières modifications introduites, et la définition de M. Proudhon commençant à s’éclaircir, la rente serait considérée comme l’excédant du produit agricole sur le salaire agricole.

II. Maintenant, disons tout de suite à M. Proudhon que cet excédant se présente toujours dans le résultat des exploitations agricoles. Il n’arrive jamais que le produit total agricole rembourse strictement la valeur du travail, à plus forte raison qu’il manque à la couvrir. Il l’excède toujours. Débarrassons-nous donc des éventualités que M. Proudhon s’est donné la peine de prévoir dans son premier et dans son troisième cas. Le salaire des travailleurs agricoles loyalement payé au taux du marché, il reste toujours un excédant du produit total agricole sur ce salaire.

III. Ensuite, cet excédant étant ainsi parfaitement constaté, nous en déduirons, qu’il plaise ou non à M. Proudhon, une portion destinée à payer le service des capitaux artificiels : bâtiments, instruments, animaux, argent, etc., etc., engagés dans l’exploitation. Je pense avoir suffisamment réduit à néant les diverses réciprocités de prestation et gratuités de crédit, pour qu’on m’accorde ce que j’exige ici. Donc, ayant remboursé d’abord, avec M, Proudhon, le service du travail des facultés personnelles, je rémunère à présent,