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III. « La conclusion qui se présente d’elle-même, c’est que, dans une société progressive, la condition du propriétaire foncier devient de plus en plus commode, de plus en plus avantageuse. Sans se donner la moindre peine, sans avoir le moindre sacrifice à faire, par le simple effet de la loi que je viens de signaler, le propriétaire foncier a le rare avantage de voir s’accroître la valeur échangeable du capital qu’il possède, et le montant du revenu que lui assure cette possession[1]. »

IV. Passons au capital artificiel.

Les capitaux artificiels d’une société en progrès on en rétrogradation : édifices publics, maisons, meubles, voies de fer, navires, machines, instruments de toutes sortes, bestiaux, marchandises, objets d’art, etc., etc., sont le fruit du travail et de l’épargne. Or, si la société prospère, avec le progrès de la civilisation, le travail devient toujours de plus en plus habile et productif, l’épargne de plus en plus aisée et attrayante ; et, bref, l’expérience comme la théorie prouve qu’alors l’offre des capitaux artificiels tend à s’élever plus vite que la demande. Le contraire arrive si la société décline.

Mais ce n’est pas tout encore. En même temps que l’offre des capitaux artificiels augmente plus que la demande, le taux ou le tant 0/0 du revenu de ces capitaux diminue en vertu de la loi I ; — ou réciproquement. Donc pour une double raison :

Dans une société qui prospère, la valeur totale du

  1. M. Walras, Théorie de la Richesse sociale, p. 77.