intérêt quand le monde en a le plus besoin et qu’il n’y a pas possibilité de prêt gratuit ; elle l’autorise quand on peut se passer de lui.
Et qu’il y a possibilité, nécessité même de prêt gratuit ? C’est là votre opinion ? Très-bien ! mais il va falloir la justifier. Or je vous attends là : car en me reportant immédiatement aux faits dont vous êtes tombé d’accord tout à l’heure avec les casuistes de notre siècle aussi bien qu’avec les économistes, je trouve que vous vous êtes préparé bien des fatigues.
Il va falloir, en effet, nous expliquer d’abord en quoi les conditions d’économie où a vécu l’ancienne société étaient des conditions d’économie inorganique et individualiste, ce que je ne comprends pas bien, et en quoi les conditions d’économie où vit la société moderne sont des conditions d’économie organique et communiste, ce que je ne comprends pas du tout.
Il va falloir nous démontrer comme quoi le prêt n’est plus une forme de la rente, ou comme quoi la rente n’est plus universellement admise. Je ne sais trop quelles considérations vous vous proposez de développer à ce sujet ; mais ce que je sais fort bien, c’est que l’intérêt du capital est toujours le prix de ta Tente du revenu, et que cette vente est universellement admise. Il est universellement admis que rien ne m’oblige, si je suis propriétaire foncier, à vous prêter un bon fonds de terre très-fertile sans percevoir un fermage ; si je possède une belle maison, à vous y offrir l’hospitalité sans exiger de loyer ; si je me suis acquis un grand talent de médecin, à vous prodiguer des consultations sans attendre d’honoraires.