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sur le prêt, sur la location, je sois obligé de combler par quelques définitions rapides une lacune énorme et qui laisserait toute une catégorie de faits d’échange sans explication possible.

Du capital et du revenu.—Nous avons trouvé, comme on sait, l’origine de la valeur d’échange dans le fait de la limitation en quantité des choses qui nous sont utiles. Or parmi les choses qui nous sont utiles, il y en a beaucoup qui ne sont pas limitées en quantité seulement, mais qui sont également limitées en durée : elles se consomment. Quelques-unes se consomment lentement, d’autres plus rapidement, d’autres instantanément. C’est le fait de la limitation en durée qui va nous permettre de faire la distinction entre le capital et le revenu.

Il faut appeler capital toute valeur qui ne se consomme point ou qui ne se consomme qu’à la longue, ou qui se consomme plus ou moins rapidement, mais qui ne se consomme point instantanément, toute utilité qui survit au premier service qu’elle nous rend, un fonds de terre, une maison d’habitation, un talent d’avocat sont des capitaux.

Il faut nommer revenu toute valeur qui se consomme instantanément, toute utilité limitée en quantité qui disparaît au premier usage qu’on en fait. Ainsi une ration de pain, l’agrément et la sécurité qu’il y a à dormir une nuit sous un toit, un plaidoyer prononcé pour la défense d’un client : voilà des revenus.

Cette définition ne permet pas de confondre avec