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D’OTRANTE.

dore. Il la prit à part dans l’embraſure d’une fenêtre ; & après lui avoir fait quantité de promeſſes, il lui demanda à quel point en étoient les amours d’Iſabelle. Je n’en ſais rien, Monſeigneur, lui dit-elle... Oui, la pauvre fille, elle eſt fort en peine pour ſon père ; mais je lui ai dit qu’il guériroit de ſes bleſſures : votre Alteſſe ne le penſe-t-elle pas de même ? Je ne vous demande point, reprit Manfred, ce qu’elle penſe de ſon père ; mais vous ſavez ſes ſecrets : venez, ſoyez bonne fille, & dites-moi, y a-t-il quelque jeune homme... Ah ! vous m’entendez... Dieu me béniſſe ! Non, je ne vous entends point du tout : je lui ai indiqué quelques herbes vulnéraires, & lui ai dit de le laiſſer repoſer... Il n’eſt point queſtion de ſon père, reprit le Prince d’un ton d’impatience : je ſais qu’il ſe porte bien... Dieu ſoit béni, j’en ſuis ravie. Car, quoique je ne ſois pas bien aiſe que ma