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D’OTRANTE.

loix divines & humaines s’y oppofent... & mon amie, ma chère Mathilde ! voudrois-je lui manquer & offenſer une mère qu’elle adore ? ma propre mère... je n’en ai jamais connu d’autre.... Oui, elle eſt notre mère, s’écria Mathilde : pouvons-nous la trop aimer ? Mes chers enfans, leur dit Hîppolite, je ſuis extrêmement ſenſible à votre tendreſſe, mais je ne dois pas y céder. Nous ne ſommes pas maîtreſſes de notre choix : c’eſt au Ciel, à nos parens & à nos maris à diſpoſer de nous. Patientez, je vous prie, juſqu’à ce que nous ſâchions la réſolution de Manfred & de Frédéric, Si le Marquis accepte la main de Mathilde , je ſai qu’elle ne ſera pas difficulté d’obéir. Le Ciel veuille nous ſecourir & empêcher le reſte, dit-elle, en voyant Mathilde à ſes pieds, baignée dans les larmes.... Mais non…. ne me répondez point, ma fille : que je n’entende pas un mot qui puiſſe déplaire