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D’OTRANTE.

ce ne peut être de vous, puiſqu’il ne vous connoît que depuis hier... n’eſt-e pas ? Sûrement, lui dit Mathilde ; mais que concluez-vous de-là ? J’ai dit que... Elle ſe tut... & reprenant enſuite le fil de ſon diſcours : qu’il vous a vue pour la première fois, & je n’ai pas aſſez de vanité pour croire que mes charmes ſoient capables d’engager un cœur qui vous eſt dévoué... Soyez heureuſe, Iſabelle, quel que puiſſe être le ſort de Mathilde. Ma chère amie, reprit Iſabelle, c’eſt vous que Théodore admire ; je l’ai vu, j’en ſuis perſuadée, & à Dieu ne plaiſe que je veuille faire mon bonheur aux dépens du vôtre. Cette franchiſe arracha des larmes à Mathilde ; & la jaloufie qui avoit d’abord cauſé de la froideur entre ces aimables Princeſſes, fit place à la candeur & à la ſincérité naturelle de leurs âmes. Elles avouèrent l’une & l’autre l’impreffion que Théodore avoit faite ſur elles, &