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D’OTRANTE.

que vous vous abaiſſiez juſqu’à ce point. Si le Ciel m’a choiſi pour votre délivrance, il me donnera la force néceſſaire pour l’effectuer... Mais venez, Madame, nous ſommes trop près de l’entrée de la caverne, entrons plus avant ; je ne ſerai tranquille que lorſque je vous ſaurai en ſureté. Hélas ! Monſieur, lui dit-elle, quel eſt votre deſſein ? Quoique vos actions & vos diſcours m’aſſurent de la pureté de vos ſentimens, convient-il que je vous ſuive dans un pareil endroit ? Que diroit-on de moi, ſi l’on nous trouvoit enſemble ? Je reſpecte votre délicateſſe, lui dit Théodore, vos craintes n’ont rien qui m’offenſe. Je ne veux que vous conduire dans l’endroit le plus reculé de ces rochers, & en défendre l’entrée contre quiconque voudroit vous attaquer. Dailleurs, Madame, reprit-il en pouſſant un profond ſoupir, toute belle & toute parfaite que vous êtes, je ſuis bien aiſe