peu de mots. Le Ciel, par le moyen de votre arrivée, ſemble indiquer un moyen pour lever ces difficultés & finir mes malheurs. La Princeſſe Iſabelle eſt libre... Je le ſerai bientôt... Car il n’y a rien à quoi je ne me ſoumette pour le bien de mon peuple... Ne conviendroit-il point, pour éteindre toute animoſité entre nos familles, que je l’epouſaſſe... Mon diſcours vous ſurprend... Mais quoique j’aime tendrement Hippolite, & que je reſpecte ſes vertus, un Prince doit s’oublier ſoi-même & ne conſulter que le bien de ſes ſujets. Comme il achevoit ces mots, un domeſtique vint dire à Manfred que Jérôme & pluſieurs de ſes Frères Religieux demandoient à lui parler.
Le Prince outré de ce contre-temps, & craignant que le Frère ne dit aux Chevaliers qu’Iſabelle s’étoit retirée chez eux, fut ſur le point de lui refuſer la porte. Mais faiſant réflexion qu’il venoit