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LE CHATEAU

oraiſons, & prierai le Ciel qu’il veuille vous combler, de même que votre Maitreſſe, de ſes plus précieuſes faveurs… Si je ſoupire, Madame, c’eſt pour d’autres, & non pour moi. Je ſai maintenant de quoi il s’agit, dit Blanche à ſa Maîtreſſe. C’eſt ſûrement le jeune Payſan, & je ſuis perſuadée qu’il eſt amoureux. Voilà une aventure charmante ; tâchons, je vous prie, de découvrir ce qui en eſt. Il ne vous connoît point, & il vous prend pour une des Dames d’honneur d’Hippolite. N’êtes-vous pas honteuſe, Blanche ? reprit la Princeſſe. Quel droit avons-nous ſur les ſecrets de ce jeune homme ? Il paroît vertueux & ſincère, & il nous dit qu’il eſt malheureux : ces circonſtances nous autoriſent-elles à nous jouer de lui, & à vouloir qu’il nous confie ſes ſecrets ? Bon Dieu ! Madame, lui dit Blanche, que vous vous connoiſſez peu en amour ! Les amans n’ont pas de plus grand plaiſir