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D’OTRANTE.

raire, qui tu es, ou je te ferai mettre à la torture. Tu m’as déjà menacé de la mort, reprit le jeune homme, pour t’avoir dit la vérité. La manière dont tu récompenſes ma ſincérité, ne me tente point de ſatisfaire ta curioſité. Tu ne veux donc pas parler ? lui dit Manfred. Non, reprit le Payſan. Qu’on le mène dans la cour, je vais dans un inſtant lui faire trancher la tête. À ces mots, Mathilde s’évanouit. Au ſecours ! au ſecours ! s’écria Blanche, la Princeſſe ſe meurt. Manfred treſſaillit à ces cris, & demanda ce que c’étoit. Le jeune Payſan frémit d’horreur, & fit la même demande ; mais Manfred ordonna de le conduire dans la cour, & de le garder à vue, juſqu’à ce qu’il eût ſu d’où venoient les cris de Blanche. Lorſqu’il en eut appris la cauſe, il ſe moqua de ſa frayeur, fit conduire Mathilde dans ſon appartement, ſe rendit dans la cour,