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D’OTRANTE.

nelles… Quant à ce que tu dis que le bonheur de ton État dépend de ce que tu ayes un héritier, le Ciel ſe moque de la vaine prévoyance des hommes. Pas plus loin qu’hier, quelle maiſon étoit plus riche & plus floriſſante que celle de Manfred ?… Où eſt maintenant le jeune Conrad ?… Monſeigneur, je reſpecte vos larmes… mais je ne prétends pas les arrêter… Laiſſez-les couler, Prince, elles contribueront infiniment plus au bonheur de vos Sujets, qu’un mariage dicté par la convoitiſe & l’intérêt, & qui ne ſauroit jamais proſpérer. Le Sceptre qui a paſſé de la maiſon d’Alphonſe à la vôtre, ne peut ſe conſerver par un mariage que l’Égliſe n’avouera jamais. Si c’eſt la volonté du Tout-puiſſant, que le nom de Manfred s’éteigne, ſoumettez-vous, Monſeigneur, à ſes décrets, & méritez par votre réſignation une couronne que perſonne ne pourra vous ôter… Ve-