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LA MIMIQUE ET LES AUTRES RESSEMBLANCES

expression a causé quelques malentendus ; mais ils seront évités, si l’on se rappelle que les mots de mimique et d’imitation sont employés dans un sens figuré, et signifient la ressemblance extérieure exacte qui conduit à prendre l’une pour l’autre des choses de structure différente.


La mimique.


Les entomologistes connaissent depuis longtemps la ressemblance étrange qui existe entre des insectes appartenant à des genres, des familles ou même à des ordres différents, et n’ayant d’ailleurs entre eux aucune affinité réelle. On avait généralement considéré ce fait comme dépendant de quelque loi inconnue « d’analogie » : de quelque « système de la nature », de quelque « plan général » suivi par le Créateur dans la création des myriades déformés des insectes, et que nous devions désespérer de jamais comprendre. Dans un seul cas, on avait pensé que la ressemblance pouvait avoir un but utile, intelligible et défini : les mouches du genre Volucella entrent dans les nids des abeilles pour y déposer leurs œufs, afin que leurs larves se nourrissent de celles des abeilles, et chacune de ces espèces de mouches est remarquablement semblable à l’insecte chez lequel elle vit en parasite. Kirby et Spence pensèrent, que cette ressemblance ou mimique avait pour but exprès de protéger les mouches contre les attaques des abeilles ; et la connexion est si évidente qu’il était presque impossible d’éviter cette conclusion. La ressemblance que présentent les papillons nocturnes avec les papillons diurnes ou les