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PROTECTRICES DES ANIMAUX.

des Buprestidæ qui se posent d’ordinaire sur la nervure médiane des feuilles : ils ressemblent si fort à des morceaux d’excrément d’oiseau, que le naturaliste hésite à les prendre. Kirby et Spence mentionnent l’Anthophihis sulcatus, comme semblable aux graines des plantes ombellifères ; un petit charançon très-poursuivi par des coléoptères pillards du genre Harpalus, est exactement de la couleur du loam et se rencontre abondamment dans les gisements de ce terrain. M. Bates parle encore de la Chlamys pilula, que l’œil ne peut distinguer des excréments des chenilles, tandis que quelques-unes des Cassidœ rappellent par leur forme hémisphérique et leurs teintes d’or nacré des gouttes de rosée brillant sur les feuilles.

Un grand nombre de nos petits charançons (curculionidæ) bruns et tachetés, s’ils sont alarmés par l’approche d’un objet quelconque, se laissent rouler en bas de la feuille où ils sont posés, en repliant leurs pattes et leurs antennes dans des cavités préparées pour les recevoir, de sorte que l’animal devient une petite masse ovale, qu’il est inutile de chercher parmi les petits cailloux et les mottes de terre entre lesquelles il se tient immobile.

La distribution des couleurs respectives des papillons diurnes et des papillons nocturnes est très-instructive à ce point de vue. Les premiers portent leurs couleurs brillantes sur toute la surface supérieure de leurs quatre ailes, tandis que la surface inférieure est presque toujours de nuances sombres, et souvent très-sombres. Chez les derniers, au contraire, les ailes in-