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INDÉFINIMENT DU TYPE PRIMITIF.

les plus sains et les plus vigoureux peuvent seuls prolonger leur vie, étant plus capables de se procurer régulièrement leurs aliments. C’est, comme nous le disions, une lutte pour l’existence, dans laquelle les êtres les moins parfaits doivent toujours succomber.


Que l’abondance ou la rareté d’une espèce dépend de son adaptation plus ou moins parfaite aux conditions de l’existence.


Ce qui est vrai des individus qui composent une espèce doit l’être aussi pour les espèces alliées qui composent un groupe : celles qui peuvent le mieux se procurer régulièrement leur nourriture, se défendre contre leurs ennemis et résister aux vicissitudes des saisons, doivent nécessairement atteindre et conserver une supériorité de nombre. Les autres diminueront ou s’éteindront.

Entre ces extrêmes, il se présente plusieurs degrés, et c’est par là que nous expliquons la rareté ou l’abondance des espèces. Notre ignorance nous empêche souvent de remonter exactement des effets à leurs causes ; mais si nous connaissions parfaitement l’organisation et les mœurs des espèces, si nous pouvions mesurer leur capacité respective pour pourvoir à leur sécurité et à leur subsistance dans toutes les conditions possibles, nous pourrions calculer l’abondance proportionnelle d’individus qui en serait le résultat nécessaire.

Nous espérons avoir réussi à établir les deux points suivants :

1° La population animale d’une contrée est généra-