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DE NOUVELLES ESPÈCES.

plus étendues sous les eaux que sur les terres), et quelle est la portion des terrains siluriens qui a été étudiée au point de vue des fossiles ? Est-ce que la portion de ces terrains non recouverte par les eaux serait la millième ou la dix millième partie de la surface entière du globe ?

Posez la même question au sujet de l’oolithe ou du calcaire, ou même au sujet de couches particulières appartenant à ces terrains mais différentes quant à leurs fossiles, et vous apprécierez alors combien est petite la partie du monde que nous connaissons.

Ce qui est encore plus important, c’est que probablement, je dirai même certainement, des formations entières, avec les vestiges de longues périodes géologique, sont recouvertes par l’océan, et mises pour toujours hors de notre portée. Autrement la plupart des lacunes qui existent dans la série géologique, pourraient être comblées ; car il se peut qu’une immense quantité d’animaux, qui pourraient servir à étudier les affinités de tant de groupes isolés, énigmes perpétuelles pour le zoologiste, restent ainsi ensevelis ; peut-être un jour de nouvelles révolutions les tireront-elles du sein des eaux, fournissant un objet d’étude à une race intelligente qui nous aura succédé sur la terre.

Ces considérations nous amènent à conclure que notre connaissance de la série générale des anciens habitants de la terre est nécessairement très-imparfaite et fragmentaire ; autant que le serait notre science du monde