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NOTES.

sibles, j’ai employé les expressions : « quelque autre force », — « quelque force intelligente », — « une intelligence supérieure », — « une intelligence directrice ». — Ce sont les seules expressions que j’aie employées pour désigner la force à laquelle il me semble qu’on pourrait attribuer le développement de l’homme ; et je les ai choisies à dessein pour montrer que je rejette l’hypothèse d’une cause première pour expliquer tous les phénomènes spéciaux quelconques qui composent l’univers, à moins que l’on ne considère aussi comme cause première l’action de l’homme ou de tout autre être intelligent. Ce n’est qu’en traitant de l’origine des forces et des lois universelles, que j’ai parlé de la volonté ou de la puissance d’une « Intelligence suprême ».

En me servant des termes que je viens de rappeler, je désirais faire bien comprendre que, selon moi, le développement des portions essentiellement humaines de notre organisation et de notre intelligence peut être attribuée à des êtres intelligents, supérieurs à nous, dont l’action directrice se serait exercée conformément aux lois naturelles universelles. Une pareille croyance peut être fondée ou ne pas l’être, mais elle est intelligible, et n’est pas essentiellement impossible à prouver. Elle repose sur des faits et des arguments parfaitement analogues à ceux par lesquels un esprit suffisamment puissant, constatant sur la terre l’existence de plantes cultivées et d’animaux domestiques, en inférerait la présence de quelque être intelligent supérieur à ceux-ci.


NOTE B (page 385).


L’un de mes amis m’a reproché de ne m’être pas suffisamment expliqué dans cet endroit et m’a objecté que la matière n’est pas plus douée de vie que de sens intime ; si donc l’une peut être produite par les lois de la matière, pourquoi l’autre ne le serait-elle pas ? Ma réponse est, que ce sont deux choses radicalement différentes. La vie organique ou végétative, consiste essentiellement dans des transformations chimiques