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DE LA LOI QUI A RÉGI L’INTRODUCTION

quand le climat est égal, et que d’autre part les régions montagneuses de la zone torride, qui se distinguent des régions tempérées surtout par l’uniformité de leur climat, sont riches en espèces et en genres.

Quoi qu’il en soit, il parait raisonnable d’admettre que les espèces nouvelles qui ont été créées, doivent avoir apparu pendant une période de repos géologique, durant laquelle le nombre des créations aura dépassé celui des extinctions, en sorte que la quantité des espèces se sera accrue. En revanche, dans les périodes d’activité géologique, il est probable que, les extinctions dépassant les créations, le nombre des espèces aura diminué. Les terrains houillers montrent que ces phénomènes ont eu lieu, et qu’ils sont réellement dus aux causes auxquelles nous les attribuons : les dislocations et les contournements de cette formation, indiquent une période de grande activité et de convulsions violentes, et la formation qui la suit immédiatement est celle qui frappe le plus par sa pauvreté en formes organiques. Nous pouvons donc expliquer l’ensemble des faits, en nous représentant comme à peu près semblable l’action géologique, pendant le long intervalle inconnu qui s’écoula à la fin de la période paléozoïque, et en admettant que la violence et la rapidité des phénomènes diminuèrent pendant la période secondaire, assez pour permettre à la terre de se repeupler de formes variées[1]. De cette façon, nous pourrons rendre compte

  1. Le professeur Ramsay a montré tout récemment, qu’il y eut probablement une époque glaciaire, contemporaine de la formation permienne, ce qui rend compte d’une manière plus satisfaisante de la rareté comparative des espèces.