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LIMITES DE LA SÉLECTION NATURELLE

sont couchés de haut en bas de l’épaule aux doigts ; mais chez l’orang-outang, ils sont disposés de haut en bas de l’épaule au coude, et de bas en haut du coude au poignet ; ceci a sa raison d’être dans les mœurs de l’animal, qui, lorsqu’il se repose, élève ses longs bras au-dessus de sa tête ou s’accroche à une branche pour se soutenir, de sorte que la pluie coule le long du bras et de l’avant bras jusqu’aux longs poils qui se rencontrent au coude. Pour la même raison, les poils sont toujours plus longs et plus serrés depuis la nuque jusqu’à la queue le long de l’épine dorsale, où il se forme même souvent une crête de poils ou de soies. Nous retrouvons ce caractère chez tous les mammifères depuis les marsupiaux jusqu’aux quadrumanes, et il devrait, par cette longue durée, avoir acquis une persistance telle que nous le vissions reparaître constamment par hérédité, même après avoir été effacé par des siècles de la plus rigide sélection. Nous pouvons d’ailleurs être sûrs qu’il n’aurait jamais pu disparaître entièrement par l’effet de la sélection naturelle, à moins d’être devenu assez positivement nuisible pour conduire invariablement à l’extinction des animaux qui en seraient affectés.


Que l’absence constante de poils sur certaines parties du corps de l’homme est un phénomène remarquable.


Chez l’homme, le poil a presque entièrement disparu, et, chose curieuse, plus complètement sur le dos que sur toute autre partie du corps. Les races