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LIMITES DE LA SÉLECTION NATURELLE, ETC.

cesser d’être matériellement affecté par la sélection naturelle.

Je vais donc probablement causer quelque surprise à mes lecteurs, en disant que, selon moi, ces principes dont je suis l’ardent défenseur, ne suffisent pas à rendre compte de tous les phénomènes naturels : car je vais moi-même faire des objections et tracer des limites à la puissance de la sélection naturelle.

Je crois en effet que, aussi sûrement que nous pouvons reconnaître l’action des lois naturelles dans le développement des formes organiques, et concevoir clairement que des connaissances plus étendues nous permettraient de suivre pas à pas la marche de ce développement, aussi sûrement nous pouvons reconnaître l’action d’une loi plus élevée, indépendante des autres lois à nous connues, et les dépassant de beaucoup. Nous la voyons plus ou moins distinctement à l’œuvre dans un grand nombre de phénomènes, dont les deux plus importants sont l’origine de la perception ou du sens intime, et la manière dont l’homme est sorti d’un type animal inférieur. Je m’occuperai d’abord de la seconde question, comme se rapportant plus immédiatement aux sujets traités dans ce volume.


Ce que la sélection naturelle ne peut pas faire.


Quand nous considérons la question du développement de l’homme par les lois naturelles connues, nous devons avoir sans cesse présent à l’esprit le grand prin-