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DÉVELOPPEMENT DES RACES HUMAINES

Pithecus, constitue la grande difficulté de l’anatomie comparée. »

Notre théorie reconnaît ces faits et en rend compte ; ce qui peut-être confirme encore sa vérité, c’est qu’elle ne nous oblige ni à diminuer l’abîme intellectuel qui sépare l’homme du singe, ni à contester le moins du monde les ressemblances frappantes qui existent entre eux à d’autres points de vue.


Conclusion.


Je voudrais, à la fin de cette rapide esquisse d’un aussi vaste sujet, indiquer ses relations possibles avec l’avenir de la race humaine. Si mes conclusions sont justes, il arrivera inévitablement que les races supérieures moralement et intellectuellement, remplaceront les races inférieures et dégradées, et la sélection naturelle, continuant à agir sur l’organisation mentale, produira une adaptation toujours plus parfaite des hautes facultés de l’homme à la nature qui l’environne et aux exigences de l’état social. Ses formes extérieures demeureront probablement les mêmes, sauf qu’elles acquerront de plus en plus ce caractère de la beauté qui résulte de la santé et d’une bonne constitution physique, raffinée et ennoblie par les facultés intellectuelles les plus élevées et les plus pures émotions ; mais sa constitution mentale continuera à progresser et à s’améliorer, jusqu’à ce que le monde soit de nouveau occupé par une seule race, presque homogène, et dont alors aucun individu