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DÉVELOPPEMENT DES RACES HUMAINES

Nous avons donc toute raison de croire que l’homme peut avoir traversé et peut-être traversera encore une série d’époques géologiques, et que, sans changer lui-même, il verra toutes les autres formes de la vie animale se transformer plusieurs fois. Les seuls caractères qui chez lui se modifieront seront la tête et le visage, comme étant en relation immédiate avec l’organe de l’intelligence, et exprimant les émotions les plus élevées de sa nature ; et aussi, en quelque degré, la couleur, la chevelure et les proportions générales, en tant qu’elles sont en corrélation avec une résistance constitutionnelle aux maladies.


Résumé.


En résumé, l’homme a, par deux moyens distincts, échappé à l’influence des lois qui ont incessamment modifié le règne animal :

1° La supériorité de son intelligence l’a rendu capable de se pourvoir d’armes et de vêtements, et de se munir par la culture du sol d’une provision constante d’aliments convenables. Ceci rend son corps indépendant de la nécessité qui existe pour les autres animaux de se mettre en harmonie avec les conditions extérieures, d’acquérir une fourrure plus épaisse, des griffes ou des dents plus puissantes, de pouvoir en un mot se procurer et digérer de nouveaux aliments selon ce que peuvent exiger les circonstances.

2° Par la supériorité de ses sentiments moraux et sympathiques il devient apte à l’état social ; il cesse