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PAR LA SÉLECTION NATURELLE.

sées dans la lutte pour l’existence, conduit nécessairement à l’extinction de toutes les races inférieures et peu développées sous le rapport intellectuel, avec lesquelles les Européens se trouvent en contact. L’Indien Peau-Rouge, dans l’Amérique septentrionale et au Brésil, le Tasmanien, l’Australien, le Maori dans l’hémisphère austral vont s’éteignant, non par suite d’une cause spéciale, mais par l’effet inévitable d’une lutte inégale au double point de vue physique et moral. Sous ces deux rapports, la supériorité de l’Européen est manifeste ; en quelques siècles, il s’est élevé de l’état nomade où le chiffre de population était presque stationnaire, à son état actuel de civilisation, avec une plus grande force moyenne, une plus grande longévité moyenne, et une capacité d’accroissement plus rapide ; et cela au moyen des mêmes facultés qui lui permettent de vaincre l’homme sauvage dans la lutte pour l’existence, et de se multiplier à ses dépens, tout comme les végétaux de l’Europe transplantés dans l’Amérique du Nord et l’Australie, étouffent les plantes indigènes par la vigueur de leur organisation, et par leurs facultés supérieures de reproduction.


Origine des races humaines.


Si cette manière de voir est correcte, si, à mesure que les facultés morales, intellectuelles et sociables de l’homme se sont développées, sa structure physique a été soustraite à l’influence de la sélection naturelle, nous