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DÉVELOPPEMENT DES RACES HUMAINES

monie avec le monde qui se modifie sans cesse.

Sous un rapport cependant la nature agit sur l’homme comme sur les animaux, et modifie en quelque degré ses caractères extérieurs. M. Darwin a montré que, chez les animaux comme chez les végétaux, la couleur de la peau est en corrélation avec certaines particularités constitutionnelles, de sorte que souvent des signes extérieurs indiquent, soit la prédisposition à certaines maladies, soit le contraire. Or, nous avons toute raison de croire que ce phénomène s’est présenté, et jusqu’à un certain point se présente encore dans la race humaine. Dans les localités où règnent certaines maladies, les individus des races sauvages qui y sont prédisposés doivent mourir rapidement, tandis que ceux qui ne le sont pas, survivent, et deviennent les ancêtres d’une race nouvelle. Ces individus favorisés seront probablement caractérisés par des particularités dans la couleur, avec lesquelles des différences dans la qualité et l’abondance des cheveux semblent être en corrélation ; ainsi ont pu se développer ces différences de couleurs entre les races, qui ne paraissent pas être le résultat de la température seule ni des particularités les plus frappantes du climat.

Dès le moment, par conséquent, où les instincts sociables et sympathiques sont entrés en action, et où les facultés morales et intellectuelles ont atteint leur plein développement, l’homme, semble-t-il, cesse d’être influencé par la sélection naturelle en ce qui touche sa nature purement physique. En tant qu’animal, il reste presque stationnaire, les changements du