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DÉVELOPPEMENT DES RACES HUMAINES

taté ce fait, que si une partie d’un animal subit une modification, d’autres parties changent également, comme s’il y avait entre elles une espèce de sympathie. C’est ce que M. Darwin appelle la corrélation de croissance, et il en donne comme exemples les chiens sans poils, dont les dents sont imparfaites, les chats blancs, qui sont sourds quand ils ont les yeux bleus, les pigeons à bec court dont les pattes sont petites, et d’autres cas également curieux.

Ainsi, admettant donc les prémisses suivantes : 1° Toute espèce de particularité est plus ou moins héréditaire ; — 2° Les descendants de chaque animal varient plus ou moins dans toutes les parties de leur organisation ; — 3° Le milieu, dans lequel vivent ces animaux, n’est pas absolument invariable ; toutes propositions incontestables ; considérant, en outre, que les animaux d’une contrée quelconque (ceux du moins qui ne sont pas en voie d’extinction) doivent à chaque période successive être mis en harmonie avec les conditions environnantes, nous avons tous les éléments d’un changement dans la forme et la structure des animaux, marchant d’accord avec les modifications quelconques du milieu ambiant. Ces changements, comme ceux qui se produisent dans le milieu, doivent nécessairement être très-lents, mais de même que ces derniers nous laissent apercevoir leur importance quand nous considérons leurs résultats après de longues périodes d’action, dans les révolutions géologiques par exemple, de même les modifications parallèles dans la vie animale deviennent de plus en plus frappantes en