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PAR LA SÉLECTION NATURELLE.


Esquisse de la théorie de la Sélection naturelle.


Pour faire comprendre mon argument, il est nécessaire que j’expose en quelques mots la théorie de la Sélection naturelle que M. Darwin a publiée, et comment elle explique les modifications de formes que subissent les animaux et les plantes.

La multiplication des êtres organisés présente partout comme trait principal ce caractère, que la ressemblance générale exacte se combine avec plus ou moins de variation individuelle. L’enfant possède plus ou moins exactement les mêmes particularités que ses parents, leurs difformités comme leurs beautés ; il leur ressemble en général plus qu’à aucun autre individu ; cependant les enfants des mêmes parents ne sont pas tous semblables, et il arrive souvent qu’ils diffèrent considérablement, soit de leurs parents, soit les uns des autres. Cela est également vrai de l’homme, de tous les animaux et de toutes les plantes. De plus, on observe que ces différences n’ont pas lieu dans certains caractères seulement, tous les autres restant exactement semblables ; bien au contraire, les individus diffèrent de leurs parents et entre eux dans tous les caractères, dans la forme, la grandeur et la couleur, dans la structure des organes internes ou externes, dans ces particularités subtiles dont dépend la constitution, aussi bien que dans celles encore plus insaisissables qui déterminent l’esprit et le caractère. En d’autres termes, les indivi-