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DÉVELOPPEMENT DES RACES HUMAINES.

cent fois plus considérables qu’aucun de ceux de l’époque historique ; mais nous ne pouvons assigner aucune limite précise au nombre des espèces auxquelles il a peut-être survécu, ou aux révolutions géologiques dont il peut avoir été témoin.


Divergence des opinions concernant l’origine de l’homme.


Les opinions sont donc assez unanimes sur cette question de l’antiquité de l’homme, et, si certains points sont, de l’aveu de tous, encore douteux, chacun attend avec impatience que des preuves nouvelles viennent les éclaircir ; par contre, d’autres questions qui ne sont pas moins obscures et difficiles, sont souvent tranchées avec un esprit très-dogmatique : on avance des doctrines comme des vérités établies sur lesquelles on n’admet ni doute ni hésitation, et l’on paraît supposer que la preuve est complète, qu’aucun fait nouveau ne saurait jamais modifier nos convictions. C’est particulièrement le cas lorsqu’il s’agit de l’unité de l’espèce humaine. Est-ce que les différentes formes sous lesquelles l’homme existe aujourd’hui sont primitives, ou bien sont-elles dérivées de formes préexistantes ? En d’autres termes, est-ce que l’homme constitue une espèce ou plusieurs ? À cette question on fait des réponses distinctes et diamétralement opposées l’une à l’autre. Un parti affirme que l’homme constitue une espèce et essentiellement une seule, que toutes les différences observées ne sont que des variations locales et