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CRÉATION PAR LOI.

plantes peut, en une seule année, atteindre un chiffre dix fois ou mille fois plus considérable que le nombre primitif.

2. Loi de limite des populations. — Le nombre des individus vivants qui représentent chaque espèce dans un pays ou sur toute la surface du globe, est en fait stationnaire. Il suit de la que tout cet énorme accroissement périt presque aussitôt qu’il a été produit, à la seule exception des individus à qui une place est faite par la mort des parents. Voici un exemple simple et frappant : dans une forêt de chênes, chaque arbre sème annuellement autour de lui des milliers et des millions de glands ; mais aucun de ceux-ci ne produira un chêne avant qu’un vieil arbre ait péri ; tous disparaîtront après avoir atteint un degré quelconque de développement.

3. La loi de l’hérédité, ou de la ressemblance de la progéniture avec les parents. — Cette loi est universelle, mais n’est pas absolue. Toutes les créatures ressemblent à leurs parents à un haut degré, et, dans la majorité des cas, très-exactement ; même les particularités individuelles, quelle que soit leur nature, sont presque toujours transmises à quelques-uns des descendants.

4. La loi de la variation. — Elle est fort bien exprimée par ces vers :

No being on this earthly ball,
Is like another, all in all[1].

Les produits ressemblent beaucoup à leurs parents,

  1. Aucun être sur cette boule terrestre n’est de tout point semblable à un autre.