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THÉORIE DES NIDS D’OISEAUX.

même raison que les femelles ne chantent jamais, car ce talent serait encore plus dangereux pour elles durant l’incubation, et c’est ce même motif qui, peut-être, doit expliquer leur infériorité au point de vue du plumage. » Nous avons là un curieux pressentiment de l’idée qui fait le sujet principal de cet essai ; il a passé inaperçu pendant près d’un siècle, et je ne l’ai connu moi-même que tout récemment, M. Darwin l’ayant signalé à mon attention.


Conclusion.


Quelques personnes seront peut-être disposées à penser que les causes auxquelles j’attribue une si grande partie des phénomènes qui frappent nos yeux dans la nature sont trop simples et trop insignifiantes, pour un résultat aussi considérable.

Mais il faut observer que tous les détails de la structure des animaux ont pour but essentiel la conservation de l’individu, et celle de l’espèce. Jusqu’à présent on a trop souvent considéré la couleur comme une circonstance adventice et superficielle, comme un caractère donné à l’animal non à cause de son utilité intrinsèque, mais pour plaire à l’homme, ou même à des êtres encore supérieurs, ou pour ajouter à la beauté et à l’harmonie idéale de la nature. Si tel était le cas, la couleur des êtres organisés serait évidemment une exception à tous les autres phénomènes naturels ; au lieu de se rattacher à des lois générales, et d’être déterminée