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THÉORIE DES NIDS D’OISEAUX.

y compris quelques-unes des anomalies les plus extraordinaires que présente leur histoire ; dépendance qui s’explique par le simple principe que celui des parents auquel est confiée l’incubation a besoin de plus de protection que l’autre. Étant donnée l’imperfection de nos connaissances sur les mœurs de la plupart des oiseaux exotiques, les exceptions à ce principe sont rares, et se présentent en général dans des groupes ou des espèces isolées, tandis que certaines exceptions apparentes sont en définitive des confirmations de la loi.


Exceptions apparentes ou réelles à la loi énoncée page 256.


Les seules exceptions positives que j’ai pu découvrir sont les suivantes :

1. Drongos (Dicrourus). — Ces oiseaux sont d’un noir luisant, leur queue est longue et fourchue. Les sexes sont semblables et leurs nids ouverts. On peut vraisemblablement expliquer ce fait par la raison que ces oiseaux n’ont pas besoin de la protection d’une couleur moins voyante. Ils sont très-querelleurs, attaquent souvent et repoussent les corbeaux, les faucons, les milans, et comme ils sont demi-sociables, les femelles ne risquent guère d’être attaquées pendant l’incubation.

2. Loriots (Oriolidæ). — Les véritables loriots portent de très-vives couleurs ; dans plusieurs espèces orientales les sexes sont tout à fait ou presque semblables et les nids sont ouverts. Cette exception est