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PHILOSOPHIE DES NIDS D’OISEAUX.


De quelle façon les jeunes oiseaux peuvent apprendre à construire leurs nids.


« Parmi les Indiens du Pérou et de l’Équateur, qui ont conservé beaucoup des usages qui caractérisaient leur demi-civilisation avant la conquête espagnole, il règne la coutume que les jeunes gens épousent de vieilles femmes, et réciproquement, les jeunes filles épousent des vieillards. Ils disent qu’un jeune homme, habitué à la sollicitude de sa mère, serait mal partagé s’il n’avait qu’une jeune fille ignorante pour prendre soin de lui, et la jeune fille, de son côté, se trouve mieux d’un homme d’âge mûr, qui peut lui servir de père.

« Nous retrouvons, chez beaucoup d’animaux, quelque chose d’analogue à cette coutume. Un vieux daim vigoureux peut généralement conquérir la femelle de son choix, et même toutes les femelles auxquelles il peut suffire, mais un jeune daim « du premier bois » doit se résigner au célibat, ou se a contenter de quelque respectable douairière.

« Comparez le cas très-semblable du coq domestique et de beaucoup d’autres oiseaux ; considérez quelles seront les conséquences de l’accouplement d’un vieux mâle avec une jeune femelle, ou d’une vieille femelle avec un jeune mâle, ce qui, je crois, a lieu chez le merle, et chez d’autres oiseaux, qui, on le sait, se disputent la possession des femelles les plus belles et les plus jeunes ; dans chaque couple, l’un des conjoints ayant déjà de « l’expérience », ensei-