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PHILOSOPHIE DES NIDS D’OISEAUX.

cêtres, modifié seulement par les matériaux qu’ils trouvaient. M. Bates, qui a fait des observations exactes sur les Indiens de la vallée des Amazones, est arrivé à la conclusion qu’ils sont récemment immigrés d’un climat plus froid : « On ne peut, » dit-il, « vivre longtemps parmi les Indiens de l’Amazone supérieure sans être frappé de leur antipathie constitutionnelle pour la chaleur… Leur peau est chaude au toucher et ils transpirent peu… Ils sont agités et mécontents par un temps chaud et sec, mais gais par les jours frais, lorsque la pluie coule en abondance sur leurs dos nus. » Après beaucoup d’autres détails, il conclut : « Comme tout cela diffère du nègre, le véritable enfant des climats tropicaux ! Je me sentais toujours plus porté à admettre que l’Indien Peau-Rouge vit dans ces contrées chaudes comme émigré ou étranger, que sa constitution n’était point originairement faite pour ce climat, auquel elle ne s’est qu’imparfaitement adaptée. »

D’autre part, les races malaises sont certainement de très-anciens habitants des contrées les plus chaudes ; elles ont particulièrement pour habitude de placer leur premier établissement à l’embouchure des rivières, dans des anses, ou bien dans les baies ou détroits peu ouverts. Peuples éminemment maritimes, le canot est pour eux une nécessité de la vie, et ils ne voyagent jamais par terre s’ils peuvent le faire par eau. Conformément à ces goûts, le Malais a construit sa maison sur des pilotis à la manière des habitations lacustres de la vieille Europe ; et ce mode de construction est tellement entré