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LES PAPILLONIDES DES ÎLES MALAISES.

verrons que les Papillonides confirment aussi cette opinion. Ainsi :


Sumatra a 
21 espèces. 20 espèces communes.
Bornéo » 
30   —
Sumatra a 
21 espèces. 11 espèces communes.
Java » 
28   —
Bornéo » 
30 espèces. 20 espèces communes.
Java » 
28   —


Nous voyons que Sumatra et Java ont chacune plus de rapport avec Bornéo qu’elles n’en ont entre elles ; résultat curieux et intéressant, si nous considérons la grande distance qui les sépare de cette dernière île, et sa structure totalement différente de la leur. Si le cas de ces insectes était isolé, il n’aurait que peu de poids dans une question aussi importante, mais venant comme il le fait à l’appui de déductions tirées de classes entières des animaux supérieurs, on doit lui reconnaître une grande valeur.

Nous pouvons déterminer d’une manière analogue la connexion qui existe entre la Nouvelle-Guinée et les îles des Papous : sur treize espèces de Papillonides trouvées aux îles Aru, six existent à la Nouvelle-Guinée, et sept y manquent. Sur neuf espèces trouvées à Waigiou, six existent à la Nouvelle-Guinée. Les cinq espèces trouvés à Mysol existent toutes à la Nouvelle-Guinée. Mysol est donc rattaché plus intimement à la Nouvelle-Guinée que les autres îles, ce dont nous trouvons une autre preuve dans la distribution des oiseaux. Je n’en citerai ici qu’un exemple : l’oiseau de Paradis qu’on trouve à Mysol, est l’espèce commune de la Nouvelle-Guinée, tandis que les îles de Waigiou et d’Aru