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LES PAPILLONIDES DES ÎLES MALAISES.

temps qu’on n’en possédait que quelques spécimens isolés, et dont on a compris la nature lorsqu’on a pu étudier une bonne série d’individus, ce qui a permis d’établir leur qualité d’espèce ou de variété. C’est ce qui a sans doute eu lieu nombre de fois ; mais il y a d’autres cas, également certains, dans lesquels l’examen de matériaux considérables a prouvé l’absence de toute limite spécifique définie, non-seulement dans des espèces, mais dans des groupes entiers ; nous devons en citer quelques exemples.

Le Dr  Carpenter, dans son Introduction à l’étude des Foraminifères, dit : « Il n’y a pas une seule catégorie de plantes ou d’animaux pour laquelle le degré de variation ait été étudié par la collation et la comparaison de spécimens aussi nombreux que ceux qui ont été examinés par MM. Williamson, Parker, Rupert Jones, et par moi-même, dans nos études sur les types de ce groupe ; » et le résultat de ces recherches est que « chez les Foraminifères l’étendue de la variation est assez grande pour atteindre non-seulement ces caractères différentiels qui ont été habituellement considérés comme spécifiques, mais encore ceux qui ont servi à établir la plupart des genres du groupe, et même, dans quelques cas, ceux sur lesquels est basée la distinction des familles. » (Foraminifères, Préface, x). Ceci montre bien que la division de ce groupe en un certain nombre de familles, genres et espèces, clairement définies, telle qu’elle a été adoptée par d’Orbigny et d’autres auteurs, ne résiste pas à une connaissance plus approfondie. M. A. de Can-