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LES PAPILLONIDES DES ÎLES MALAISES.

dérer les Papillonides comme les membres les plus élevés de leur ordre et leur conserver ainsi la place que leur assignent la taille, la force et la beauté de leur organisation générale à l’état d’insectes parfaits.

M. Trimen a publié dans les Transactions of the Linnean Society (année 1868), un mémoire sur les « Ressemblances mimiques chez les papillons d’Afrique » ; dans ce travail il soutient avec force les vues de M. Bates sur la position élevée des Danaïdes relativement aux Papillonides, et avance, entre autres faits, la ressemblance incontestable qui existe entre la chrysalide du Parnassius, un genre des Papillonides, et celles de quelques Hespérides et de quelques espèces nocturnes. J’admets, en effet, qu’il a prouvé que les Papillonides ont conservé certains caractères propres aux lépidoptères nocturnes, et perdus par les Danaïdes, mais je nie qu’ils doivent être, par cette raison, considérés comme inférieurs à ces derniers. Je pourrais indiquer d’autres caractères, qui les éloignent des papillons nocturnes plus encore que les Danaïdes. Les antennes en massue sont l’un des traits les plus importants et les plus constants qui distinguent les papillons diurnes des papillons crépusculaires et nocturnes ; or, de tous les papillons, c’est chez les Papillonides que cette forme est la plus accusée, et la plus parfaitement développée. De plus, les deux grandes sections des Lépidoptères se distinguent d’une manière générale par leurs mœurs respectivement diurnes et nocturnes, et les Papillonides, avec leurs proches alliées les Piérides, sont les plus exclusivement diurnes de tous les papillons ;