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LA MIMIQUE ET LES AUTRES RESSEMBLANCES

trouve dans l’archipel Malais, et dont quelques espèces ressemblent beaucoup à l’écureuil : ces animaux sont à peu près de même grandeur et de couleurs semblables, et portent de la même façon leur queue, également longue et touffue. Ici l’avantage de la ressemblance est sans doute pour le Cladobate, de pouvoir approcher les insectes ou les petits oiseaux dont il fait sa nourriture, à la faveur de cette espèce de déguisement qui le fait prendre pour un écureuil frugivore et inoffensif.


Objections faites à la théorie de M. Bates sur la mimique.


Nous avons passé en revue les cas de mimique les plus importants et les plus évidents qui aient été observés jusqu’à aujourd’hui ; nous devons maintenant dire quelques mots des objections qu’on a faites à la théorie avancée par M. Bates pour l’explication de ces faits ; théorie que nous avons tâché d’exposer et d’appuyer dans les pages précédentes. Trois systèmes différents ont été opposés à celui que nous défendons. Le professeur Westwood, admettant le fait de l’imitation ainsi que son utilité pour l’insecte, prétend que chacune de ces espèces a été ainsi créée dans le but même d’être ainsi protégée. M. André Murray, dans son mémoire sur les « Déguisements de la nature », penche vers l’opinion que des conditions semblables de nourriture et de circonstances environnantes ont agi, d’une manière d’ailleurs inconnue, pour produire les ressemblances ; enfin, lorsque la