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PROTECTRICES DES ANIMAUX.

à peu près de la même taille que le Spilosoma menthastri, lui est assez semblable dans le crépuscule, et c’est une espèce beaucoup moins commune que lui. Il est probable qu’il y a entre ces deux espèces le même rapport de ressemblance qui existe entre les papillons de certaines familles et les Héliconides ou les Danaïdes. Il serait intéressant de faire des expériences analogues sur tous les nocturnes blancs, pour constater si les plus communs d’entre eux sont généralement refusés par les oiseaux. On peut le conjecturer, car si quelque chose ne concourait à les protéger, la couleur blanche, la plus visible de toutes pour des insectes nocturnes, leur serait extrêmement nuisible.


Imitation d’autres insectes par les lépidoptères.


Nous avons vu jusqu’à présent des lépidoptères imiter des insectes de ce même ordre, et seulement des espèces que nous avons des raisons de croire à l’abri des attaques de beaucoup d’animaux insectivores ; mais dans certains cas, ces insectes perdent complètement l’apparence extérieure de l’ordre auquel ils appartiennent, et revêtent la forme de guêpes ou d’abeilles, lesquelles ont incontestablement un moyen de défense dans leurs aiguillons.

Les Sésiens et les Égériens, deux familles de papillons crépusculaires qui volent le jour, sont très-remarquables à cet égard, et la seule inspection des noms qu’ils