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PAUL MUSURUS-BEY

M. Paul Musurus, l’un des hôtes les plus aimables de Paris, est né à Athènes. Grec Ottomau, il compte parmi ses ancêtres l’illustre Marc Musurus, l’ami d’Erasme, le collaborateur des Aides, et qui mourut à Home sous le pape Léon X à la veille de recevoir le chapeau cardinalice. Entré, jeune encore, dans la carrière diplomatique, il remplit d’abord les fonctions de conseiller à l’ambassade de Turquie à Londres, sous les ordres do son père, Musurus Pacha, puis se rendit à Constantinople, où il fut nommé membre du Conseil d’Etat. Enfin, il quitta définitivement la carrière des honneurs pour venir se fixer à Paris et se consacrer tout entier à l’Art et à la Poésie, qu’il cultive avec un très grand succès. Ses vers sont d’un métal sonore, d’une forme harmonieuse et noble et d’une pensée où se révèle un très réel tempérament de poète. M. Paul Musurus a collaboré à a Revue des Deux-Mondes, au Figaro, etc.

PAQUES ORTHODOXES

A la messe de minuit de Pâques, il est d’usage, chez les Grecs, de brûler à la flamme des cierges des feuilles de laurier, dont le léger crépitement se mêle aux psalmodies liturgiques et aux voix confuses de la foule, répétant en chœur : « Christ est ressuscité ! »
(Voyage en Orient.)

Pauvre, elle était vêtue avec simplicité
D’une coiffe en batiste et d’un jupon de serge,
Lys humain, frais éclos et comme il en émerge
Des bas-fonds populeux de la vieille Cité.

Parmi les flots d’encens, dans un nimbe argenté,
Elle brûlait, penchant son fin profil de vierge,