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SYMPATHIES ERRANTES

<poem>
D’on ne sait quel azur parties,
Avec des haleines de mai,
De fraternelles sympathies
Voyagent dans l’air parfumé.
Les rêveurs et les jeunes femmes
Sentent parfois, en ces beaux jours,
Aux marches blanches de leurs âmes
Monter d’invisibles amours.
D’on ne sait quel regard venues,
Entre des rires et des pleurs,
Ce sont des lèvres inconnues
S’ouvrant à leurs lèvres en fleurs.
Et le charme en est si vivace,
Si doux, que leurs fronts rajeunis
De cette caresse qui passe
Gardent des rêves infinis.
1885.

RENAISSANCES

La terre garde encor la’trace
De son dernier printemps flétri,
Qu’au souffle de l’avril qui passe
Toutes choses ont refleuri.
Mon âme garde encor la plaie
De ses derniers songes défunts,
Qu’au souffle d’avril qui l’égaie,
La bercent de nouveaux parfums.
O mon âme, jardin morose
Où pleurent d’éternels soucis,
Qui nous rendra l’éclat des roses
Et l’azur des cieux adoucis ?
Et quelles bouches enfantines.
Quelles candeurs aux chastes doigts,
Feront refleurir, dans tes ruines,
Le doux sourire d’autrefois ?
1885.