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Sous le voile d’azur de la profonde nuit
Vous dispersez partout les sucs et les aromes,
Et dans la grande paix ombreuse, loin du bruit,
Votre âme s’évapore en odorants atomes.
Vous jetez sur le sol votre manteau flottant
Et répandez l’ardeur, la grâce et l’eurythmie,
Et lorsque vous passez, il semble qu’on entend
Respirer doucement la Nature endormie,
Senteurs des nuits d’été, dans l ether palpitant.

(Les Heures de la Muse.)

ITALIAM… ITALIAM…

Poète, l’Italie est douce au cœur qui l’aime,
Et l’azur radieux
Etincelle à son front comme un grand diadème
Au front sacré des Dieux.
Le chœur harmonieux et charmant des Sirènes
Hante toujours ses flots.
Comme autrefois, le soir elles rôdent, sereines,
Auprès des matelots.
Et le long du rivage où la Muse à Virgile
Dictait ses nobles vers,
Le haut pin parasol sur le ciel clair profile
Ses rameaux toujours verts.
Une lumière tiède, immuable et dorée
Baigne les horizons ;
Elle engendre la joie éternelle et procrée
De suaves saisons.
Mais qui dira surtout les souvenirs antiques
Epars en ce pays ? Les hauts faits, la valeur, les gloires, les reliques
De ses illustres fils ?
Qui montrera la ligne aux sinueuses fuites
De ses coteaux ombreux
Où vient errer encor l’essaim blond des Charites
Dont flottent les cheveux ?