Page:Walch - Anthologie des poètes français contemporains, t3.djvu/123

Cette page n’a pas encore été corrigée


MAURICE BOUKAY

Bibliographie. — Chansons d’Amour, avec une préface de Paul Verlaine (E. Don tu, Paris, 1893) ; — nouvelles Chansons, avec une préface de M. Sully Prudhomme (E. Flammarion, Paris, 1895) ; — Chansons rouges (E. Flammarion, Paris) Le Roman de Pierrot, poésies (1904) ; — Les Chansons du peuple, Musique de Marcel Legay (Enoch, Paris, 1906).

En Préparation : Chansons grises.

M. Maurice Boukay a collaboré, sous divers pseudonymes, à de nombreux journaux et revues.

« Un paradoxe vivant, déconcertant, sympathique et antithétique : tel fut, tel sera toujours le député-poète Charles-Maurice Couyba-Boukay. Dés son plus jeune âge,en Franche-Comté, en Bourgogne, quand on l’envoyait à l’école, il partait avec les gardeurs de moutons faire cuire des pommes de terre dans la cendre, sous les saules. Adolescent, collégien de Gray, du lycée Louis-le-Grand, « potassant » l’Ecole normale supérieure, il se voit proclamer admissible, — presque à regret, — et le lendemain il se voit décerner le prix… d’exercices militaires. Etudiant, MM. Lavisse et Rambaud l’envoient à Nancy et à Lyon pour préparer sa licence d’histoire : il passe sa licence ès lettres. On veut alors le diriger vers l’agrégation des lettres : il passe sa licence d’histoire ! Féru de grec, de latin, de sanscrit, tout prêt à présenter ses thèses, brusquement il tourne bride aux classiques et se fait recevoir, sur les conseils de M. Léon Bourgeois, à l’agrégation moderne. Ce jour-là même, paraissent au Gil Bias illustré les Stances à Manon ! Professeur extraordinaire, aimé comme un grand camarade de ses élèves du faubourg SaintAntoine, philosophe, économiste, proudhoniste, idéaliste, poète, chansonnier, conférencier, auteur dramatique (il habitait alors, 20, rue Chaptal, la future maison du Grand Guignol), en collaboration avec son cher et regretté George Heymonet, — critique littéraire ou théâtral à plusieurs revues, sous plusieurs noms, et toujours fantaisiste, le voici élu, assez jeune, conseiller général, puis député, pour défendre les intérêts do ses petits bergers