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Qui, n’étant plus la nuit, n’est pas encor le jour.
Et tout, soupirs, sanglots, plaintes, rumeurs profondes,
Tumulte humain, se tait comme le bruit des ondes
Lorsque la mer s’endort sur les sables épars.
Paisible, de la rive il rêve aux grands départs,
Au navire inconnu qui dans l’ombre appareille
Et l’emporte et s’en va vers la côte vermeille
Où, sous les pins courbés, immobiles et beaux,
Les rocs prennent, le soir, la forme des tombeaux.
Comme le voyageur qui, seul dans la nuit brune,
À travers les agrès voit se lever la lune,
Heureux qui, sans faiblir, regarde fixement
Croître la mort sereine au bord du firmament !

(Les Flûtes alternées.)