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Que je suis en mal d’eux, que j’y pense sans trêve,
Que le plus petit coin de mon pays natal
Acquiert, dans mon exil, le prestige d’un rêve,
fit que tout mon passé se change en idéal I


(Nouvelles Poésies.)


LA CHANSON DES MOUCHES


Seules : tout repose.
La cuisine est close :
Disons
Par bandes errantes
Mille susurrantes
Chansons.

Par un volet de la fenêtre
Glisse un clair rayon de soleil ;
Il nous picote, il nous pénètre :
Tout se tait, restons en éveil.

Été qui flamboie,
Sois par notre joie
Fêté.
Dans sa clarté blonde
Menons notre ronde
D’été.

Zon ! Zon ! La vieille ménagère
Cueille les prunes dans son clos ;
Zon ! Zon ! Notre troupe légère
Bruit au logis en repos !

Dans un coin la chatte
S’endort sur la patte
Du chien :
L’un dort en silence,
Et l’autre ne pense
À rien !

Le nez de la chatte est tout rose
Et celui du chien est tout noir :
Zon ! Zon ! Que chacune s’y pose
Pour irriter leur nonchaloir !