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Et dont le cœur est parsemé
De diamants et non de larmes !

Toi qui regardes dans les deux
L’astre divin luire sans voiles,
Et qui crois toujours aux étoiles,
Quand l’ombre a menacé mes yeux ;
Ami, dis-moi ta peine, et sache
Que ta plainte au murmure frais
Est encor de la joie, auprès
De la tristesse que je cache.
Attends pour pleurer tes douleurs
Que ta vie ait subi sa crise ;
Ne crois pas que ton cœur se brise
Pour en voir tomber quelques fleurs.
Ces fleurs délicates et blanches
Tombent, mais le ciel est clément :
Voici poindre au même moment
Les fruits déjà noués aux branches.

Si j’ai secoué de la main
Tes chagrins dont je sais le terme,
C’est pour voir le bonheur en germe
Qu’ils couvaient éclore demain.

Laisse ces fleurs que je recueille
M’inonder de vols palpitants ;
Sur moi laisse tout ce printemps
Arraché de toi feuille à feuille :
1l semble que mon cœur trop vieux
Se réjouisse et qu’il renaisse :
Je me sens toute ta jeunesse
D’avoir tes larmes dans mes yeux.


(La Bretagne qui chante.)


À CHANSON DE LA DOUCE


Par les jardins et par les champs
Je vais cueillir les fleurs nouvelles,
Et j’ai marché longtemps, longtemps,