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Vous logez les rôdeurs ailés,
Les frelons, aux vols déréglés,
Gourmands de sève printanière.

A ce petit peuple indigent,
Qui naît et meurt en voltigeant,
Vous offrez vos palais d’ivoire,
Et quand ils sont bien saturés
De pollen et de sucs dorés,
Vous les endormez dans la gloire.

Aux bohèmes, chercheurs de miel,
Aux nocturnes errants, le ciel
Ouvre aussi sa fleur pacifique ;
Et je crois, dans les nuits d’été,
Quand le ciel est blanc de clarté,
Rêver dans un lis magnifique.


(Le Vitrail.)


LES RAMIERS


Par les ciels gris ou les ciels roses,
Rasant la cime des palmiers,
Ou frôlant les buissons de roses,
Passent les sauvages ramiers.

Ils s’en vont, les ailes tendues,
Sous l’aube ou le couchant vermeil,
Attirés par les étendues
Et les infinis de soleil.

Sous les changeantes latitudes,
Ils demandent à l’horizon
On ne sait quelles altitudes
Ou quelle introuvable saison.

Traversant ainsi les années
A vols impuissants, mais hardis,
Nous cherchons, pour nos destinées,
Les impossibles paradis.


(Le Vitrail.)