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(Odéon, 1883). Et le poète lyrique a donné Les Humbles (1872), Le Cahier rouge (1874), Olivier (1875), L’Exilée (1877), Les Récits et les Elégies (1878), L’Arrière-Saison (1887) et Les Paroles sincères (1890), œuvres trop universellement connues pour qu’il soit nécessaire de les analyser ici, et qui ont fait de M. François Coppée le plus populaire des poètes contemporains.

« M. François Coppée, a dit M. Anatole France, a beaucoup aidé à aimer. Ce n’est pas par méprise qu’on l’a admis dans l’intimité des cœurs. C’est un poète vrai. Il est naturel. Par là, il est presque unique, car le naturel dans l’art est ce qu’il y a de plus rare ; je dirai presque que c’est une espèce de merveille. Et quand l’artiste est, comme M. Coppée, un ouvrier singulièrement habile, un artisan consommé qui possède tous les secrets du métier, ce n’est pas trop, en voyant une si parfaite simplicité, que de crier au prodige.

Ce qu’il peint de préférence, ce sont les sentiments les plus ordinaires et les mœurs les plus modestes. Il y faut une grande dextérité de main, un tact sûr, un sens raisonnable. Les modèles étant sous les yeux, la moindre faute contre le goût ou l’exactitude est aussitôt saisie. M. François Coppée garde toujours une mesure parfaite. Et comme il est vrai, il est touchant. Voilà pourquoi il est chèrement aimé. Je vous assure qu’il n’use pas d’autre sortilège pour plaire à beaucoup de femmes et à beaucoup d’hommes. S’il suffit d’une médiocre culture pour le comprendre, il faut avoir l’esprit raffiné pour le goûter entièrement. Aussi son public est-il très étendu. »

Ajoutons que M. François Coppée a montré beaucoup d’originalité comme prosateur. Ses contes en prose sont de véritables petits chefs-d’œuvre.