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XIX
PRÉFACE

commencent de réaliser comme des reflets, comme des instants, comme des parcelles de Beauté, sur cette terre. Saisissant l’Idée, le Rythme préexistants, d’un suprême effort concrétant l’Harmonie, ils font vibrer les âmes à l’unisson de la leur et leur communiquent l’extase qui les ravit à la terre, détruit en elles l’erreur des vaines apparences et les fait communier avec la Réalité, avec l’Infini. Et de cette communion l’âme sort retrempée, purifiée, éclairée désormais sur sa vraie destinée… Oui, établir le contact plus complet, plus intime, entre ce siècle naissant et la Poésie nous a paru œuvre utile et salutaire, et c’est pourquoi nous sommes heureux d’adresser ici nos remerciements émus aux poètes qui ont daigné répondre à notre appel, qui ont bien voulu nous indiquer ou nous envoyer les pièces — quelques-unes inédites, — qui leur ont semblé les plus propres à les représenter dans notre anthologie. C’est à leur généreux concours[1] que nous devons de pouvoir offrir à nos lecteurs ce choix de poèmes où se reflètent les nobles inquiétudes et les hautes aspirations de l’âme contemporaine si vaste et si tourmentée.

Comme la Beauté universelle se manifeste en toute œuvre sincère ; comme toute aspiration vraie, en tant qu’intuition, est une prise de possession d’une part d’Idéal, nous avons jugé que tous les « genres », tous les « procédés », toutes les « Écoles », devaient se trouver représentés dans ce recueil. À côté de poèmes antiques et modernes d’une beauté sévère, à côté de larges poèmes philosophiques, humains et sociaux, poèmes de douleur et de joie intense, de désespoir et de sérénité, on y trouvera donc de petites pièces fines, gracieuses, mièvres, délicates, badines et légères, souvenirs émus, larmes furtives, clairs sourires de printemps ; à côté des principaux Parnassiens et de quelques Romantiques indé-

  1. Et à la gracieuse obligeance de MM. les éditeurs, qui, en cette occasion, se sont montrés, une fois de plus, les amis des lettres françaises. Nous tenons à leur en témoigner ici notre vive reconnaissance, comme nous adressons nos chaleureux remerciements à ceux de nos confrères et amis qui ont bien voulu faciliter notre tâche en nous aidant de leurs conseils ou en nous communiquant des autographes d’auteurs disparus.