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En 1885, M. Millien perdit sa mère. « De ce coup tout son être fut ébranlé. Sa veine poétique si riche, si féconde, parut épuisée… Pas d’autre travail possible que celui de ses explorations à travers le Nivernais… Sa santé s’altéra profondément[1]… »

Cependant le ressort n’était pas brisé. Le poète finit par se remettre au travail, et, en peu d’années, publia, outre diverses brochures, plusieurs volumes d’une autre partie de son œuvre, traductions, prose et vers, de chants populaires ou de poètes étrangers. Il donnait aussi ses Etrennes nivernaises pour 1895 et pour 1896, et augmentait son bagage poétique d’un nouveau recueil : Chez nous (1896), voué à la glorification du terroir natal, des mœurs et des traditions ancestrales et que l’Académie couronna. Enfin, en 1900, parut Aux Champs et au Foyer, accueilli très favorablement, et qui faisait dire à M. Louis Tiercelin : « C’est une bonne fortune pour une province d’avoir pour défenseurs et pour apôtres des hommes comme Achille Millien… Robuste et sincère traducteur de la vie champêtre, Million conserve dans ce décor profond toute l’indépendance de sa pensée, ne sert l’Idée que pour le grand profit des humbles de la glèbe, et non pour le sien. — Toute son œuvre a un charme rayonnant qui a valu à ce fidèle du Nivernais la grande notoriété, la notoriété par infiltration, —pour ainsi dire, — la seule durable… « (Revue Nouvelle.)

  1. Clément Dubourg, Chez Achille Million.